Collegium vocale Strasbourg Ortenau

2018 Les Vêpres à la Vierge – Claudio Monteverdi


5 mai 2018 – Kloster Erlenbad D77887 Sasbachwalden
6 mai 2018 – Abbatiale St Maurice – F67600 Ebersmunster

Claudio Monteverdi

Vespro della Beata Vergine

Les Vêpres à la Bienheureuse Vierge Marie, publiés en 1610, se situent dans la période intermédiaire entre l’Ancien (Renaissance) et le Nouveau (début du Baroque) entre prattica prima et seconda pratica, entre la polyphonie et la monodie. Voici les caractéristiques de style sur le plan conceptuel fusionnées ensemble de manière conséquente et transformées en une entité nouvelle pour la première fois.

Monteverdi n’avait pas encore composé à ce jour de musique sacrée, bien qu’il fût l’un des plus célèbres compositeurs de l’Italie. Avec l’opéra « L’Orfeo » il avait allumé une étincelle cruciale d’un tout nouveau genre musical en 1607 et cette mèche brûle encore aujourd’hui. Mais ce triomphe fut bientôt suivi par une tragédie qui devait s’avérer être le début d’une transition de carrière.

En Septembre 1607 il perd son épouse au bout de huit ans de mariage, le laissant veuf avec deux jeunes fils. Puis, des problèmes se succèdent à la cour de Gonzague, où il est employé comme Maître de chapelle : il y travaille beaucoup pour un salaire de misère et il arrive au bout de ses possibilités, ne voyant pas comment parvenir à satisfaire ses ambitions. Après plus de vingt ans à Mantoue, il a atteint une impasse.
Au moment de l’édition des Vêpres il semble vouloir se libérer professionnellement. Il vise la collection du Pape Paul V et lorgne vers un éventuel emploi à Rome ou peut-être à Venise. Mais rien ne se produit. En 1612, la mort de son employeur, le Duc Vincenzo Gonzaga le laisse sans emploi, et il doit se réorienter.

L’année suivante, c’est le directeur musical de la basilique Saint-Marc à Venise, Giulio Cesare Martinengo qui décède et Monteverdi se porte candidat pour le poste. Il est retenu et gardera cette fonction jusqu’à sa mort en 1643.

 

Les Vêpres à la Bienheureuse Vierge Marie montrent peut-être le plus clairement combien l’orientation musicale de Monteverdi parvient à s’adapter en permanence aux courants musicaux. Il a commencé avec son premier livre de madrigaux stylistiquement dans la tradition de la fin de la Renaissance et prend pleinement pied avec le dernier livre de madrigaux au début du modernisme baroque. Les Vêpres se situent entre les deux, comme un monument de l’art de son époque.

L’œuvre se compose de cinq psaumes, trois Concerto, un motet, un hymne, un répons, une sonate et un Magnificat. L’effectif comprend sept voix solistes, double choeur et instruments.

Découvrir le texte de l’œuvre ici